Dans cette Myco’News, nous mettons en lumière les récentes découvertes sur le déoxynivalénol (DON) qui représente une menace importante pour la santé des vaches laitières, le fonctionnement du rumen et la production de lait. Voici les trois principales conclusions d’une recherche in vivo récente menée en Chine :
1. Perturbation de la fonction du rumen et du microbiote
La contamination du DON dans l’aliment perturbe considérablement la fermentation dans le rumen. Elle réduit la production d’acides gras volatils (AGV) tels que le propionate et le butyrate, qui sont essentiels à la production d’énergie chez les ruminants. De plus, le DON altère l’écosystème microbien dans le rumen, en diminuant les bactéries bénéfiques telles que Lachnospiraceae et Butyrivibrio. Ces perturbations réduisent l’efficacité de la digestion des nutriments et affectent le rendement en lait.
Figure 1 : Production d’acides gras volatils totaux (AGVT), d’acétate, de propionate et de butyrate des vaches exposées à des niveaux faibles (L ; 20,8 %) et élevés (H ; 27,8 %) d’amidon (s) ; et à des niveaux faibles (L ; 0,34 ppm) et élevés (H ; 3,09 ppm) de DON (d).
2. L’alimentation : Risques liés à une teneur élevée en amidon
Une teneur élevée en amidon dans le TMR exacerbe les effets négatifs du DON. Ces régimes acidogènes augmentent le déséquilibre microbien et réduisent la capacité de détoxification du DON. Les régimes à forte teneur en amidon et contaminés par le DON entrainent une forte baisse de la production laitière et une augmentation du stress oxydatif par rapport aux TMR à faible teneur en amidon.
3. Implications pour la santé et prévention
Au-delà des pertes de production de lait, le DON augmente les indicateurs de stress oxydatif (ROS) et les marqueurs d’inflammation (TNF-α, IL-1β et IFN-γ). La réponse immunitaire des vaches a également été affectée négativement par le DON, augmentant les IgG et le complément 4 (C4).
Les stratégies efficaces pour atténuer l’impact du DON comprennent l’optimisation de la composition des aliments, le contrôle régulier des niveaux de contamination en DON dans les aliments et l’incorporation d’un détoxifiant. Le maintien d’une alimentation équilibrée, en particulier une alimentation pauvre en amidon, est essentiel pour réduire la gravité des effets du DON sur la santé du rumen et le bien-être général des vaches.
Référence : Dong J., Zhao Z., Wang Z., Li S., Zhang Y., Sun Z., Qin G., Zhang X., Zhao W. Demelash N., Wang T. and Zhen Y. 2024. Impact of deoxynivalenol on rumen function, production, and health of dairy cows: Insights from metabolomics and microbiota analysis. Journal of Hazardoud Materials, 465. https://doi.org/10.1016/j.jhazmat.2023.133376